Une grande vitrine pleine de vie, pleine de ses revendications écrites, des- sinées, sur des feuilles qui cachent son espace de travail. Pour arriver au bureau de Haydé, il faut plier l’échine sous ces guirlandes, avant de décou- vrir son monde. Les gros yeux de Milton, son chat, héros d’un premier livre (Moi Milton) paru en 1997, vous observent : là il est fâché, juste à côté il est espiègle, un peu plus loin il dort sur les rayons d’une bibliothèque. Partout Milton, ou des oiseaux, ou des livres, ou des couleurs, ou du gris souris; normal, les héroïnes de son prochain livre sont des souris, qui vont à Paris.

Haydé raconte, les mots arrivent comme un banc de poisson, on comprend vite son engagement pour le respect de tous les animaux, de la nature et surtout pour la cause des femmes iraniennes. Haydé est iranienne d’origine, graphiste de formation, installée à Lausanne. Elle a travaillé pour l’Hebdo comme illustratrice. Pendant vingt ans, elle a réalisé les affiches du Petit Théâtre. Son rayonnement dépasse nos frontières notamment grâce à Milton et ses 10 albums. Et tant d’autres histoires, d’autres engagements, que Haydé pourra nous, vous raconter lors des journées de Hors Marges ! Nous sommes impatients !

Enfant de Sainte-Croix, la Mecque des boîtes à musique et des automates, Pascal a été initié à la conception de la sculpture animée dès sa jeunesse. C’est un projet de création d’automates mécaniques inabouti qui le cata- pulte dans le monde du livre. Reliant les deux univers, Pascal invente depuis une dizaine d’années des livres-objets hors du commun dans son atelier d’Yverdon, lieu dans lequel il crée, se replie aussi, au milieu d’objets hétéro- clites ; un bric à brac de machines, ferrailles, objets de brocante et souvenirs s’y côtoient et nourrissent son imaginaire. C’est que le processus gestation- nel prend du temps… un an par œuvre, dont Pascal revendique la singularité.

Créatures mécaniques à l’ossature de métal et à la chair de papier, ses livres s’articulent, s’ouvrent et se découvrent comme des meubles à secret, des boites à mystère, des casse-têtes littéraires qui donnent forme et vie aux textes. Ses objets sont supports de ses propres textes ou de ceux d’auteurs choisis. La totalité de ses créations, parmi lesquelles deux exclusivités, se- ront présentées lors de l’exposition.

(D’après un texte de la BCU, avec son autorisation)

Funambule, Marie cherche l’équilibre sur le fil du temps présent. Comme nous sans doute! Mais qu’est-ce que le présent? Un jour le temps lui est tombé dessus quand il lui a fallu voir mourir quelques êtres aimés. Comme nous, sans doute… Alors s’est amplifié le souvenir d’une activité qu’elle avait apprise enfant. A l’école, on montrait aux petites filles comment décorer le monde en brodant de jolis napperons colorés. Elle aimait ça. Puis, elle n’avait plus été dupe de cette escroquerie si bien que le souvenir s’était perdu dans le labyrinthe du temps. Mais il refait surface bien plus tard. Aujourd’hui, il n’est plus question de décor. Marie veut tenir entre ses mains le fil et le tissu, les travailler, point après point, comme s’il était possible de saisir enfin le moment, quelque chose du temps, de retenir le fil de la pensée en brodant quelques mots, point après point, pour constater ensuite que le présent s’est écoulé et qu’il a pris son temps.

Le temps est une matière textile dans laquelle il est possible de marquer une trace, un mot, le souvenir d’une histoire, d’un motif, une pensée, une parcelle de sens, un signe qu’on adresse.